dans l'Enclave les histoires sont toujours vraies.

Publié le 25 Octobre 2021

dans l'Enclave les histoires sont toujours vraies.

Mon ami, mon frère, je ne sais pas pourquoi je te raconte cette histoire, peut-être parce que tu es mon ami d’enfance et qu’à l’automne de ma vie c’est toute mon enfance, ma Provence qui revient vers moi.

Tu peux me croire cette histoire est vraie c’est mon grand-père qui me l’a racontée !

Même qu’il parait qu'en ce temps-là, il n’y avait qu’une route pour venir d’Avignon dans ce coin de Provence, partagé de lavande et de miel.

De Visan à Grillon en passant par Richerenches on pouvait rejoindre Valréas par des chemins de traverse où seules quelques charrettes pouvaient passer.

Il paraît même que des Templiers occupaient déjà les lieux à Richerenches !

Mais pour revenir à mon histoire en ce temps-là le Pape Clément V, qui par un hiver très froid comme il y en a de par chez nous, était alité, avec une forte fièvre, tu me diras rien d’étonnant dans ce palais aux quatre vents, dans ces pièces sombres et immenses où le mistral est maître chez lui.

Il fit venir son médecin et lui demanda de trouver quelques médicaments qui pourraient le sortir de là, tout au moins pour le soulager de ce mal qui à mon avis n’était rien d’autre qu’un coup de froid, ce qui, tu le sais, arrive souvent par chez nous, aux premiers frimas de l’hiver.

Ce médecin renommé, avait entendu parler d’un remède exceptionnel qui l'on produisait à quelques longueurs de chariot d’Avignon.

Avec l’insistance de son maître il prit la route avec quelques gens du Pays qui connaissaient bien la région, quelques barriques bien amarrées sur des chariots tirés par des énormes bœufs et chevaux harnachés pour un long voyage.

En deux jours ils atteignirent cette terre de Provence où les parfums n’étaient pas comme ailleurs !

Il paraît même qu’ils arrivèrent à capter ce silence de changement de saison, que seul les gens d’ici, avec ceux qui aiment la Provence et la nature, arrivent à  percevoir. Mais ça mon ami il faut être d’ici pour le comprendre.

Au regard des vignes qui les entouraient, des agneaux graciles, des chênes truffiers, des lavandes et des oliviers, ils comprirent qu’ils n’étaient pas loin de ce  qu'ils étaient venus chercher.

Après Visan, épuisés, ils trouvèrent une source pour se désaltérer. Ils étaient à Grillon, à l’auberge des Papes aujourd’hui ainsi dénomée. Ils décidèrent de passer la nuit avant de continuer et trouver ce médicament, tant l’accueil était bon et chaleureux.

L’aubergiste qui était un homme averti, leur dit : " Mes chers amis n’allez pas plus loin c'est ici que vous trouverez ce que vous cherchez pour votre maître entre Valréas, Grillon, Visan et Richerenches".

Les habitants de ce territoire ayant appris que le médecin du pape était à Grillon se précipitèrent pour offrir ce qu'ils pensaient être le meilleur médicament pour leur Saint-père qui en Avignon se mourait d’une petite fièvre. Il y avait même paraît-il, des enfants et des vieillards qui accouraient pour offrir ce précieux liquide qui n’était qu’autre que le vin de chez nous.

De retour à Avignon le Pape fut remis sur pieds très rapidement.

Mon grand-père m’a confirmé qu’il en but chaud avec un brin de thym. Cette histoire racontée par mon grand-père reste entre le vrai et l’imaginaire, comme en Provence on sait le faire. Mais ce qui est sûr c’est qu’ici on est bien dans l’Enclave des Papes.

GS.

Rédigé par SANTUCCI

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